Le journal de Vincent

Le Japon comme vous ne l'avez jamais vu auparavant

23.7.07

Se loger au Japon


Comme vous avez pu le remarquer je n'écris pas beaucoup ces derniers temps (sur mes 2 blogs) car je suis pas mal occupé malheureusement.
La plupart d'entre vous sont sûrement en vacances donc que le blog tourne au ralenti n'est pas une mauvaise chose finalement.

Cela a beau être l'été, pas de vacances pour moi, les prochaines seront à Noel donc je souhaite de bonnes vacances à tous ceux qui ont l'occasion d'y être.

Je profite de ce post aussi pour lancer une annonce : si vous avez des sujets dont vous souhaitez que je parle, n'hesitez pas à m'écrire un mail.
Trouver de nouveaux sujets me demandent beaucoup de temps dernièrement donc si vous avez des idées, n'hésitez pas à me les faire connaitre.

Vu que c'est l'été, certains ont sûrement l'intention de partir en vacances, peut être au Japon donc pourquoi ne pas parler du logement au Japon (les liens ci-dessous sont pour Tokyo néanmoins).

Se loger au Japon en tant que touriste n'a rien de bien difficile.
Voyons d'abord pour ceux qui ont les moyens, ceux qui aiment le confort.

L'hotel :
Un bon hôtel au Japon, compter 10 000 yens (~60 euros) par nuit minimum pour une chambre.
Les hôtels sont propres, assez récents (du moins les chambres) avec télévision, air conditionné, toilettes et douches.
J'ai toujours trouvé les hotels japonais très très propres par rapport à ceux que j'a i pu voir en France.

Voici un lien qui permettra de réserver (en anglais).

L'hotel New Koyo est assez populaire pour les étrangers, moins de 3000 yens (~18 euros) pour la nuit mais attention les toilettes et douches sont communes.
Par ici.

Les Ryokan :
Ce sont des hôtels mais à la "japonaise", c'est à dire qu'il y a pas de lit dans la chambre.
La pièce est recouverte de tatamis et vous dormirez dans des futons préalablement rangés dans les armoires.


Les toilettes sont sur le palier, quant à la salle de bain, ce sont des bains communs la plupart du temps.
Idéal si vous voulez tenter l'expérience japonaise mais attention à ceux qui ont mal au dos, dormir sur un futon n'est pas très confortable la première fois.
Quant aux prix, c'est généralement le même prix que les hôtels classiques.

Un autre hôtel très populaire pour les étrangers, c'est l'hôtel Juyoh qui propose des chambres pour 3000 yens/nuit (~18 euros).

Pour les plus jeunes qui ont un peu moins de moyens, alors ils peuvent se tourner vers les auberges de jeunesse.
Celles-ci sont assez nombreuses à Tokyo et on peut s'en tirer pour moins de 5000 yens par nuit (~30 euros).


La plupart sont des dortoirs avec salle de bain et cuisine communes donc si vous voulez rencontrer du monde, l'expérience vaut le détour.

Les plus populaires sont les Auberges Sakura que l'on peut trouver ici
Attention tout de même ! il est conseillé de réserver avant son départ.

Autre possibilité de logement, les Capsule Hôtels.
J'en avais parlé ici il y a quelques temps.


Tout comme les auberges, il est préférable de réserver si possible car même si ça reste le dernier espoir, d'autres pensent comme vous.
Ne croyez pas que ces hôtels soient bon marché !
Au contraire, un bon capsule hôtel coûte dans les 4000 yens (~24 euros) en général.

Ceux d'Akihabara sont assez populaires là aussi.

Passons maintenant à ceux qui sont sans le sous.
Ceux qui, limite, passeraient la nuit sous un pont.
Sachez qu'il existe encore des solutions.

Si je vous dis les temples japonais ?
Ne riez pas, c'est possible de dormir pour une ou plusieurs nuits dans les temples japonais (à Tokyo je ne sais pas cependant).
Plusieurs personnes ont tenté l'expérience et il parait que c'est fantastique.
Dans certains temples c'est même totalement gratuit mais l'inconvénient est qu'il faut participer aux tâches communes telles que le ménage ou la cuisine.

Enfin la solution du "guerrier", le manga kissa ou cyber-café à la japonaise si vous préférez.
Les manga-kissa proposent des formules "spécial nuit" de minuit jusqu'à 5h du mat' généralement pour moins de 1000 yens (~6 euros).
Ce qui veut dire que pour cette modique somme, vous pouvez être au chaud, dans un siège confortable, accès à Internet, jeux videos, mangas, boissons à volonté...mais pas de lit.

Là aussi, j'en avais parlé ici et comme vous pouvez le voir sur la photo, bon nombre de personnes y vont pour dormir.


Mais cette solution est à utiliser que pour une nuit car passer 15 jours dans un manga-kissa, cela veut vraiment dire que vous êtes pauvre de chez pauvre.

Concernant les personnes qui viennent pour 1 ou 2 mois voir pour 6 mois, alors je leur conseille d'aller dans une Guest House.
Les Guest House sont des maisons avec des chambres individuelles où vous payez un loyer mensuel.
Il y a un gérant qui s'occupe du bon fonctionnement de la Guest House et c'est avec lui qu'il faudra traiter.
On trouve des Guest House à partir de 50 000 yens (~300 euros) par mois comme celles de Sakura.
Tout est commun : salle de bain, toilettes, cuisine et chacun doit participer aux tâches ménagères.
Internet est dispo dans toutes les chambres gratuitement en général.
Quant à la propreté, disons qu'il ne faut pas être un maniac sinon passez votre chemin.
Mais c'est la meilleure solution sur le long terme (j'entends par là 6 mois) et puis c'est une excellente occasion de rencontrer d'autres étrangers et de faire connaissance.

Enfin, concernant le logement chez l'habitant, il vaut mieux oublier.
Au Japon, il n'est pas de coutume d'inviter des gens chez soi et encore moins de les recevoir.
Comprenez juste que le Japon est un pays "petit" niveau habitation et que l'on a honte de montrer son "chez-soi" aux autres.
D'ailleurs, c'est une des raisond pour laquelle les japonais dinent toujours à l'extérieur, ne font pas de barbecue chez eux, n'invitent pas d'amis à bavarder à la maison, etc...
Même si vous connaissez un ami japonais et qu'il refuse de vous accepter chez lui, ne lui en voulez pas.

9.7.07

Cadeau de milieu d'année


Le mois de juillet marque le début de l'été au Japon mais c'est aussi le mois d'une grande tradition japonaise : "お中元 Ochugen" que l'on pourrait traduire par "cadeau de milieu d'année".

Quelle est donc cette tradition ?
On offre un cadeau à toutes les personnes à qui on est redevable.
Vu l'importance du travail dans la sociéte japonaise, cette tradition devient même une obligation.
On offre ainsi à ses supérieurs hiérarchiques, aux personnes qui nous ont aidés, à ceux dont on a reçu quelque chose, à ceux qui nous ont hébergés, etc... par politesse.

Les japonais aiment beaucoup faire des cadeaux et ils aiment bien montrer à leurs collègues et à leurs supérieurs qu'ils savent offrir.
Comme ça, on prouve sa responsabilité, que l'on fait partie de l'équipe, tout en gardant une bonne entente.
Cela permet aussi d'effacer quelques malentendus entre collègues.

Le Chugen a donc lieu le 15 juillet mais il s'étend plutôt sur tout le mois.
Et il n'est pas question d'offrir n'importe quoi dans n'importe quel état, non !

A vous de décider ce que vous voulez offrir, comme des gâteaux, des savons, de l'alcool, des bonbons, etc...
Mais tout ça doit être mis dans une boite spéciale "chugen".
Il ne faut pas offrir ça comme ça. Oh que non !

Sachez que les japonais offrent une très grande importance au visuel extérieur.
Une belle boîte leur fera bien plus plaisir que le contenu en lui même dans certains cas.
Le choix de la boîte est donc à ne pas négliger !

Une fois que vous avez choisi votre boîte, il faut faire l'emballage avec du papier spécial.
On utilise une feuille de papier japonais, où l'on écrit le nom de la personne ainsi que "ochugen", le tout ficelé avec un noeud de couleur, comme ci-dessous.


Comme vous pouvez le constater, ça n'a pas l'air facile à faire.
En effet, c'est assez complexe et requiert beaucoup de temps.
C'est pour cela que finalement on fait rarement soi-même ses emballages.

Heureusement donc que les grands magasins sont là.
Ils proposent des boîtes avec contenu tout décidé, le tout déjà emballé !


Une fois de plus, cette tradition revient chère car ce n'est pas un seul cadeau que l'on fait mais plusieurs.
Si vous n'offrez pas, alors vous serez montrer du doigt et vous perdrez à coup sûr des relations.
Au Japon, les relations s'achètent, oui, on peut dire ça commme ça.
Dans les grosses entreprises, ce sont des milliers de cadeaux qui sont envoyés à travers tout le Japon aux clients.
Heureusement que la poste japonaise sait gérer, d'ailleurs c'est sûrement avec ce genre de traditions qu'elle est si rapide, pratique et productive.

Ce dimanche matin, à ma grande surprise, le facteur passe et tient dans ses bras une énorme glacière en polystyrène à l'éffigie de Haagen Dazs.
Je ne comprends pas tout de suite et une fois le colis posé sur la table, je me rappelle qu'une de mes élèves travaille chez Haagen Dazs justement.

Et bien mes amis, je n'ai jamais eu un "ochugen" aussi appétissant de toute ma vie.
15 pots dont 3 Parfaits, il y en a pour un régiment.




Je me souviens lui avoir dit que j'étais un grand fan de Haagen Dazs, elle a visé plein dans le mille.
Je ne sais pas comment je vais pouvoir la remercier cependant.
C'est aussi ça Ochugen, on se sent coincé lorsque l'on reçoit un cadeau car en principe il faut le "redonner", du moins faire un cadeau du même prix ou d'un prix supérieur.
Là, il y en a un peu près pour 30 euros de glaces tout de même.
M'enfin, je suis aux anges.

Et vous savez quoi ?
Il y a aussi "お歳暮 Oseibo", qui est en fait la même chose que Ochugen mais pour la fin de l'année.
Donc au mois de Décembre, et ben hop, on remet ça !

2.7.07

Chez le médecin


La saison des pluies est arrivée et les températures ont commencé à augmenter et ce que je redoute chaque année est aussi arrivé : l'humidité.

L'été au Japon, il fait très chaud mais il est cependant très facile d'attraper froid. Devinez comment ?
Tout simplement grâce aux climatisations détraquées.
Je dis "detraquées" car ici, on a malheureusement un petit problème concernant l'utilisation de la climatisation.
Les trains et les bureaux se retrouvent transformés en congélateur.
Ca fait du bien quand on a quelques stations à faire mais quand on y reste plusieurs minutes, on se demande si on aurait pas mieux fait de prendre un blouson.

Tout ça pour dire que je déteste cette "extrême" et que j'ai donc attrapé une bonne rhinopharyngite et tout ce qui va avec, le top du top quoi, surtout en cette saison.
Ce qui m'emmène donc voir le médecin.

Aller chez le médecin japonais requiert tout de même un bon niveau de japonais, quoique la première fois que j'y suis allé, c'était avec mon dictionnaire électronique.
Je me souviens encore des assistantes qui se moquaient de moi.
M'enfin, dans tous les cas, il est préférable à l'avance de préparer son vocabulaire.

Lorsque vous arrivez chez le médecin de quartier, la première chose qui vous surprendra sûrement c'est qu'il n'y a pas de salle d'attente proprement dite.
Les patients sont assis face à la réception et attendent gentillement leur tour en regardant la télévision.

Avant toute chose, il faut se rendre à la réception, se présenter et si c'est la première fois, remplir un formulaire (nom, adresse, etc...).
On vous remettra une carte par la suite.
C'est préférable de toujours se rendre chez le même médecin sinon vous allez faire une collection de cartes.
On vous demandera aussi une assurance maladie, chose très importante sinon vous allez devoir payer plein pot !
A savoir qu'en général, une bonne assurance vous fait seulement payer 30% des frais.

On vous demandera si vous vous sentez fiévreux et dans ce cas on vous donne un thermomètre afin de mesurer votre température sous le bras (et non pas autre part).
Vous remettez le thermomètre à la gentille demoiselle et voilà.
Ensuite, il faut prendre votre numéro et attendre que l'assistante vous appelle, rien de plus classique ici.

Vous entrez donc ensuite dans le cabinet du docteur, généralement assez petit.
La consultation n'a rien de bien différente à ce que l'on fait en France.
Les médecins parlent rarement anglais donc comme je le disais précédemment, un petit dico expliquant ce qui vous arrive vous sera bien utile.

Le médecin est généralement entouré de plusieurs assisantes qui vous regardent, qui vous sourient.
Leur rôle consiste à apporter au médecin les ciseaux, bandes, tout le matériel bref.
Le médecin se lève rarement de sa chaise finalement.

Pour nous autres francais, la chose la plus surprenante arrive.
Le médecin vous prescrit les médicaments et c'est à ce moment que les assistantes vont cogiter dans tous les sens.
En effet, ce sont elles qui sont chargées de préparer les médicaments pour le patient.
Inutile donc d'aller en pharmacie, puisque c'est chez le médecin que l'on vous les donne, rien de plus simple.
Le plus, c'est que l'on vous donne exactement la dose prescrite, pas de surplus, pas de boites complètes comme c'est le cas en France.
J'avoue que j'aime beaucoup ce système, ce qui évite d'avoir à jeter le reste de médicaments.

On paie aussi moins cher, ce qui n'est pas regrettable.
Le plus gros inconvénient je dirais, c'est qu'on est dépourvu de la moindre notice.
Pas facile lorsque l'on veut des informations sur les effets secondaires par exemple mais bon il semblerait que tout le monde s'en accomode.

Les médicaments sont donc glissés dans des petites pochettes en papier ou est inscrite la posologie.
Le médecin écrit le nombre de cachets que vous devez prendre, si c'est après le repas ou pas.
Toutes les informations nécessaires sont écrites directement sur les pochettes.
Il y a donc aucune ordonnance qui est delivrée.


Les traitements sont généralement de 3 a 4 jours, ce qui peut paraitre assez court.
Si ca ne va toujours pas mieux alors il faudra y retourner et repayer donc une deuxième fois (les malins !)

Une autre chose surprenante, j'ai remarqué que les médecins ne disent jamais de quelle maladie vous êtes atteint.
Je veux dire par là qu'en France, les médecins ne se gênent pas pour vous dire que vous avez une angine virale ou encore une rhinopharyngite aigue, bref, tout un tas de termes que l'on ne comprend pas toujours (du moins au début).
Ici, rien de tout ça, le médecin ne donne pas de diagnostic oral, il vous donne les médocs et basta.
J'avoue qu'en tant que français, ca me dérange beaucoup.
C'est donc moi qui pose les questions et il y repond bien gentillement mais les réponses restent souvent très superflues.

Je sors du cabinet et il faut à présent attendre à nouveau pour payer.
Et ne croyez pas que l'affaire se règle en 2 secondes, souvent c'est assez long surtout dans les grands établissements.
Le médecin tourne plus vite que les secrétaires donc l'attente peut être longue.

Une fois son tour, on règle et puis voilà !
Avec l'assurance, on peut s'en sortir pour très peu.
Par exemple, pour une angine ou rhino, je m'en sors toujours à peu près pour 2000 yens (~12 euros) tout compris.
Ce n'est pas relativement cher je trouve.
Suffit que vous ayez une assurance complémentaire et vous etes rembourses a 100%.

Voila, vous ressortez avec vos médocs tout joyeux.
A savoir une chose aussi, c'est que les doses sont calculées pour un corps japonais.
J'entends par là que si vous êtes plutot du genre grand ou baraqué, ca peut poser problème.
J'ai en tête un médicament magique japonais (Lekisonin) qui est un peu le "Doliprane" japonais, et bien il n'a jamais eu aucun effet sur moi.
Au contraire, 500mg de Doliprane à ma femme et la pauvre est shootée pour la soirée.

Heureusement, ce n'est pas le cas pour tous les médicaments mais sachez que j'ai tout de même une petite pharmacie française chez moi en réserve.
Il est vrai que les français sont de grands consommateurs de médicaments à forte dose, ce qui est loin d'être le cas au Japon.

Au Japon, on aime beaucoup prendre son mal en patience et attendre le dernier jour pour aller voir le medecin rélève d'un grand courage.
J'ai toujours beaucoup de mal à comprendre ce raisonnement mais tout est question de culture.